Un territoire en mouvement ...

Un siècle vu du ciel

Les prises de vue aériennes réalisées depuis un avion en 1945 sont un matériau riche pour mieux saisir les évolutions du territoire au cours du siècle dernier.

Essayons de les déchiffrer  ...

Comparatif en vue aérienne 1945 - 2010                 sources:  IGN
Comparatif en vue aérienne 1945 - 2010 sources: IGN

La comparaison de ces deux photographies aeriennes met en lumière plusieurs dynamiques essentielles pour raconter les évolutions des paysages :

 

  •  Tout d'abord la réorganisation du parcellaire agricole, particulièrement visible, qui a accompagné la modernisation et la mécanisation des productions durant les périodes de remembrements des années 60 à 80. On voit ainsi nettement  l'évolution d'une mosaïque de petites parcelles, trés morcelées vers de grands îlots remembrés. Comme souvent, c'est sur les plateaux, où les terres sont les plus propices aux grandes cultures que la création de vastes îlots regroupés a été la plus importante (Pamproux, Salles, Souvigné, St Eanne).

On observe également sur les terrasses au Sud-ouest la recomposition d'un petit parcellaire structuré par un important maillage bocager. Ce maillage, bien qu'encore présent, délimite aujourd'hui des surfaces beaucoup plus grandes issues la encore d'un important réaménagement foncier.

 

Le fond de vallée se distingue pourtant avec le phénomène inverse au niveau de la prairie mothaise. On remarque en 1945 un grand espace ouvert sans délimitation de parcelle qui sur le cliché de 2010 apparait divisé en parcelles et mis en culture. Cet espace correspond au "communeaux", ces prairies innondables qui n'étaient alors pas cloturées et où l'on pratiquait la "libre pature" une fois les parcelles fauchées par leurs propriétaires.

 

  •  Le développement de l'urbanisation le long de la D737 entre La Mothe-Saint-Heray et Saint-Eanne. Cette dynamique s'est accélérée depuis les années 90 où l'on a vu les communes s'étendre à proximité des grands pôles urbains (ici Niort et Poitier) et des grands axes de communications. La création de l'A10 au Nord, venant traverser la vallée a ainsi contribué à l'attractivité de ces communes.
  •  L'exploitation du calcaire affleurant avec la carrière Lafarge sur le versant Nord, qui ressort en blanc sur le cliché de 2010. La carrière est un élément , autant visuel que sonore, particulièrement perceptible dans le paysage actuel de la vallée.

 

  •  Le développement des boisements sur les versants les plus abrupts et dans les vallées secondaires. On observe en 1945 de nombreuses prairies qui au cours du siècle ont été délaissées, laissant la végétation s'y épanouir ainsi qu'un petit parcellaire laniairé caractristique des coteaux. Cet enfrichement des versants est cependant moins visible que sur d'autres secteurs de la vallée de la Sèvre-Niortaise. Les versants les plus pentus étaient jusqu'au 19ème siècle exploités en vignobles, la crise du Phylloxera vers 1880 a marqué le coup d'arrêt de ces pratiques. Les vignes sauvages que l'on y trouve en témoignent encore.

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